Urbanisme, la fuite en avant
Comme la municipalité s’en est bruyamment réjouie, le Tribunal administratif (TA) de Versailles lui a donné raison en déboutant les associations qui avaient introduit un recours pourtant très étayé contre le nouveau PLU.
Cette déception, renforcée par la circonstance, très rare, d’un avis négatif du commissaire-enquêteur dont chacun se souvient, ne doit pas faire oublier que le jugement de première instance n’est pas encore définitif, un appel étant possible si les associations requérantes en décident ainsi.
Mais l’actualité du sujet est décidément riche, puisque le conseil municipal du 17/12 a validé, contre notre avis, un projet d’accord avec l’établissement public foncier d’île de France (EPFIF), visant à créer 1000 logements d’ici 2030, avec une intervention possible sur toute la commune.
Ce projet interroge et, pour tout dire, inquiète. Quid des zones concernées, car on ne peut croire que le Maire n’en ait aucune idée ? Pourquoi viser l’ensemble de Verrières, ce que les autres communes ne font quasiment jamais ? L’objectif de 25% de logements sociaux en 2025 est-il abandonné, alors même qu’il est de nature légale ?
Que devient l’activité économique présentée dans une simple vision « a minima » (sic), alors même que l’arrivée de la Communauté d’agglomération de Paris Saclay (CPS) autour de la table est présentée comme devant garantir un regard sur les entreprises ? Enfin, pourquoi tant de précipitation alors que le maire dispose, depuis mars 2019, d’un pouvoir très étendu de préemption qu’il peut exercer avec une très grande liberté ?
On le voit, plutôt que de renouer le fil du dialogue, même à distance, l’équipe municipale persévère dans son projet urbain, sur le fond et sur la forme, et continue de tourner le dos à une véritable concertation avec toutes les parties.
Comme la coupe est pleine, chaque projet se trouve désormais contesté, avec banderoles à la clé, mobilisation des réseaux sociaux, voire création d’associations. Tout projet a son lot d’opposant, parfois inévitables. Mais nous sommes au-delà de cela, à Verrières-le-Buisson, et il est de la responsabilité des élus d’apaiser la situation.
Bref, le ferment de la division s’affirme : nous aurions préféré mettre en avant d’autres valeurs, en ce début d’année.